Le créateur du mouvement de l’Afrocentricité viendra en France, le 19 avril prochain, pour une conférence sur « la spiritualité et le devoir afrocentrique », au côté du professeur Ama Mazama¹, la présidente d’Afrocentricity International qui organise l’événement. Molefi Kete Asante, est l’auteur du livre « L’Afrocentricité et l’Idéologie de la Renaissance Africaine », publié il y a tout juste deux mois, dans sa version française.
Molefi Kete Asante est un conférencier international et à ce titre, il voyage beaucoup, en Afrique, en Asie, en Europe. C’est un auteur très prolifique. Il a écrit près de 70 livres, ainsi que plus de 300 articles.
Son sujet de prédilection ?
La question de l’affiliation culturelle et de la réaffirmation d’une certaine authenticité africaine. Pas n’importe laquelle, celle qui est synonyme de libération et d’autodétermination.
A l’origine cet auteur est spécialiste en communication.
C’est sans doute pour cette raison que sa doctrine de l’Afrocentricité, brille par sa simplicité et au final… par son efficacité.
Il a eu l’occasion de travailler en Afrique, au Zimbabwe.
A Temple University, il a créé le 1er P.h.d. en études africaines. Il est aussi le représentant international de Afrocentricity International², une association œuvrant pour « la poursuite inconditionnelle de la renaissance africaine ».
C’est aussi un militant actif du dialogue interculturel.
Dans ce petit livre de 70 pages, le professeur Asante, nous explique les fondements de l’afrocentricité : «… j’ai mis en avant la théorie de l’afrocentricité dans le but de faire face à toutes formes ou tentatives de dislocation et de marginalisation de l’Africain. Il s’agit de restaurer la conscience de soi et la personnalité collective africaine.
L’afrocentricité est un paradigme philosophique qui met l’accent sur la centralité et la capacité de l’Africain a prendre le contrôle de son histoire et de sa culture...
Pourquoi les Africains devraient-ils voir leur propre culture sous le prisme de l’Europe ?»
Molefi Kete Asante, digne fils de l’Afrique est né en 1942, en Georgie, Etats-Unis d’Amérique. C’est en 1973 – il était alors âgé de 31 ans – qu’il troqua son nom européen, produit du génocide culturel antikemit³, contre un authentique nom africain. Les intellectuels qui exercèrent la plus grand influence sur lui, sont W.E.B Du Bois, Marcus Garvey, ainsi que Maulana Karenga.
L’une de ses phrases de prédilection est « nous devons travailler à l’humanisation du monde. » L’Afrique et la diaspora, effectivement, ne peuvent pas fuir leurs responsabilités, elles doivent renaître et briller par leur sagesse, pour éclairer un monde en perdition.
1. Dans l'un de nos prochains article nous dresserons le portrait de l'intellectuelle africaine guadeloupéenne, auteur de 'L'impératif afrocentrique", éditions Afrocentricity International.
2. http://afrocentricityinternational-paris.org/
« La spiritualité et le devoir afrocentrique », conférence du 19 avril prochain;
adresse : CISP Maurice Ravel, 6 avenue Maurice Ravel 75012 PARIS. Les horaires sont les suivants :10H00 à 17H30. Afrocentricity International France, tél : 06 62 43 53 79. Adresse électronique : contact@afrocentricityinternational-paris.org
3. Antikemit : J’entends par là « antiafricain », mais j’utilise le mot « kemit » qui signifie « noir » et « égyptien » en ro en kemet, langue de l’Egypte Ancienne, parce que c’est la plus ancienne langue écrite de l’Afrique noire. L’antikémitisme est donc le racisme contre les Noirs. Cette notion inclut aussi bien la dimension liée à l’obsession du phénotype (l’apparence physique), que celle liée à la falsification de l’histoire.
